L’année dernière, la France a réalisé près de 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires avec la filière vin auprès du marché nord-américain. Effectivement, les Etats Unis sont les principaux amateurs du vin français, puisque 20 % des marchés y sont écoulés. Suite à la décision unilatérale de la France à taxer les géants du numérique, Trump a lancé des rétorsions sur la taxation des vins français. Cette guerre des taxes aboutira-t-elle ? Réponses.
Le marché américain mainte fois menacé
La décision unilatérale de la France de taxer les géants numériques (Google, Apple, Amazon, Airbnb, Facebook, …) a été battue en brèche par l’occupant de la Maison Blanche. Le 26 juillet dernier, il a invoqué dans ses fameux tweets que les Etats Unis mettront en œuvre une action substantielle envers cette taxation du numérique, en n’oubliant pas de mentionner les vins de France. La Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS) est sur le qui-vive, de la naturelle vigilance qu’elle a. Si cette taxe venait à être appliquée, le marché américain sera sérieusement restreint, les Etats Unis étant la destination phare des vins français.
Taxe sur les vins et taxe numérique mélangées ?
En juillet dernier, le parlement français a voté pour la taxation des géants technologiques américains, qui payaient peu d’impôts. Cette loi, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2020, a fixé la taxation à hauteur de 3 % du chiffre d’affaires de ces sociétés. Suite au vote de la taxe GAFA, Washington semble être sur la corde raide et n’a pas manqué de réitérer : « Le Gouvernement Trump ne resterait pas les bras croisés et ne tolérera pas aucune discrimination envers les entreprises américaines », dixit un représentant de la Maison Blanche.
Bruno Le Maire, un représentant du gouvernement français, a qualifié le « mélange » de deux sujets différents de mauvaise politique. Effectivement, la taxe touche une trentaine d’entreprises, outre les géants américains. De plus, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a exhorté en juin dernier que cette loi a été instaurée pour inciter l’accélération d’une solution internationale à l’échelle de l’OCDE concernant ces entreprises technologiques. Un accord international aurait pu aboutir, mais certains pays, dont la Finlande, le Danemark, la Suède et l’Irlande sont restés réticents. Enfin, il a remarqué que cette loi n’est que temporaire dans l’attente des négociations internationales lors du G7 (« Groupe des sept »).
Cette guerre des taxes fera-t-elle long feu ?
En juin dernier, Trump n’a pas manqué de remarquer la différence de taxation imposée par l’UE (Union européenne) et les Etats Unis. Effectivement, la différence saute aux yeux puisque l’UE taxe deux fois plus les vins américains que les Etats Unis pour la production européenne. Après les incessants renouvellements des menaces de Trump sur le vin français, les viticulteurs doivent-ils s’inquiéter ? Il y a bien une raison de s’inquiéter, puisque quand le président américain lance une menace, il y a une grande chance qu’il le mette en œuvre d’une manière ou d’une autre.
Pour en finir avec cette affaire hésitante, Macron et Trump ont fait le point lors du G7 dernier à Biarritz du 24 au 26 août. Les négociations entre les ministres des finances ont été mouvementées. Les alliés ont finalement réglé leurs différends et sont parvenus à trouver un terrain d’entente. Le président français Emmanuel Macron a promis de supprimer la taxe GAFA une fois qu’un accord international au niveau de l’OCDE sur la taxation des géants technologiques dans les pays où ils opèrent sera conclu. Enfin, il a s’engage également à rembourser la différence entre la taxe française et la future taxe discutée au niveau de l’OCDE. Cette décision a ravi tous les viticulteurs de France.
